Emile Parisien

Quand on me demande quel artiste j’aimerai photographier le syndrome « retour vers le futur » pointe le bout de son nez, on se prend à rêver de personnalités mortes depuis des lustres. Des icônes que l’on rêverait de rencontrer au détour d’un bosquet où d’une salle de spectacle.

On peut imaginer interviewer des fantômes façon “Hôtel du Temps” de Thierry Ardisson ou alors s’hasarder dans le monde palpable des vivants.  Dans ce monde, il existe un musicien français parfaitement tangible qui me transporte dans un univers qui l’est moins.

Bien que la mode actuelle est au superlatif ce que l’aiguille est à l’acuponcture, les honneurs qui frappent ce saxophoniste ne sont pas galvaudés.

Emile Parisien est objectivement un musicien remarquable. Sa musique est une émotion, une grâce, une exaltation, une créativité indépassable.

Chaque enregistrement est un voyage acoustique dont on se sort jamais indemne. Je guette Emile Parisien comme on guette un taxi jaune sur Broadway.

Certes il faut parfois faire le vide en soi pour accueillir un univers qui souvent nous bouscule mais la musique de cet artiste hors du commun mérite de faire de la place.

Les métanuits est un album riche, qui pétille, éclate, revît, respire, s’envole et disparaît. Il y a de la légèreté et du tumulte, un orage et une éclaircie. Accompagné du pianiste Italien Roberto Negro, Emile Parisien transforme les Métamorphoses Nocturne de Ligeti. Un exercice de style envoutant, parfois mélancolique mais indéniablement vivant.

Parution chez ACT Music

26 mai 2023

Un album à découvrir un Hi-RES sur Qobuz

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